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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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3 juillet 2015

Robert de Villèle (1872-1915).

Robert_de_Villele

Henry Jean Marie Joseph Michel Amédée Robert de Villèle voit le jour le 17 septembre 1872 dans la petite ville de Saint-Paul située sur l’ile de la Réunion. À sa naissance, son père Paul est un propriétaire âgé de 44 ans. Sa mère, Camille Vetch, est une femme âgée de 38 ans.

Robert quitte l’archipel des Mascareignes pour venir faire ses études dans la région lyonnaise. L’adolescent entre au collège de Notre-Dame de Mongré de Villefranche en 1887, pour en sortir trois ans plus tard.

Poursuivant ses études dans le département de la Somme à Abbeville, le jeune homme se retrouve inscrit sous le numéro 80 de tirage du canton d’Abbeville-sud, bien loin de son île natale.

À l’âge de 20 ans, il signe un engagement volontaire de 4 ans avec l’armée. Le 3 novembre 1892, Robert est incorporé au 131e R.I.. Le futur soldat doit se rendre à Orléans pour intégrer la caserne de son régiment d’affectation.

Suivant la formation classique du soldat engagé, Robert de Villèle peut coudre ses galons de caporal le 1er juin 1893, puis ceux de sergent le 28 décembre 1893.

Cet homme exerce les fonctions de sergent-fourrier du 26 décembre 1894 à la fin du mois d’avril 1895, avant de reprendre sa place de sergent le 1er mai 1895.

Le 3 mai 1896, le sous-officier fait une demande à sa hiérarchie pour être rétrogradé au rang de simple soldat de 2e classe. Le jour même, il prend un congé d’une durée de six mois pour  des raisons personnelles.

Le 3 novembre 1896, son congé vient tout juste de se terminer et son contrat de 4 ans touche à sa fin. Robert de Villèle ne souhaite pas le renouveler. Son certificat de bonne conduite lui est accordé. Robert de Villèle peut passer dans la réserve de l’armée active. Il redevient sergent après sa libération.

Après un séjour de plusieurs mois en Tunisie, Robert de Villèle travaille aux chemins de fer de P.L.M.. Ce cheminot, qui est classé non disponible le 1er mars 1898, réintègre la subdivision d’Abbeville le même jour. Il est ensuite classé aux affectations spéciales de la 2e section de chemin de fer de campagne, du 1er mai 1901 au 18 août 1904.

Le 16 avril 1904, il se marie avec Marie Madeleine Berthe Modeste le Tors de Crecy, qu’il conduit à l’église et à la mairie du 17e arrondissement de Paris. Son acte de mariage nous apprend qu’il exerce la profession de sous-chef de gare dans la ville d’Auxerre.

Son épouse s’installe au Château du Bréau, près de Villiers-Saint-Benoit, dans le département de l’Yonne.

De cette union naîtront cinq enfants, l’ainée ne survivra pas à sa 3e année.

Chateau_de_Saint_Breau

Robert de Villèle passe dans l’armée territoriale le 3 novembre 1905. Il vient d’avoir 33 ans.

Les obligations militaires ne sont pas tout à fait terminées pour lui. Il faut, à nouveau, endosser l’uniforme pour quelque temps. Le sergent de Villèle, qui est domicilié à Montargis doit accomplir une période d’exercice au 38e R.I.T. du 2 au 15 septembre 1907.

Le 3 octobre 1911, Robert de Villèle qui est devenu un « vieux  soldat » est envoyé dans la réserve de la territoriale.

Lorsque le conflit contre l’Allemagne débute en août 1914, cet homme, qui va bientôt avoir 42 ans, est affecté à un service de ravitaillement avant d’être renvoyé dans ses foyers. Malgré son âge, il n’hésite pourtant pas à se rendre à la mairie d’Auxerre le 1er septembre 1914, pour venir y signer un nouvel engagement volontaire qui couvrira la durée de la guerre. Une fois sa signature apposée sur le contrat, il demande à être affecté au 149e R.I.. En effet, Robert de Villèle a le droit, en tant qu’engagé volontaire, de choisir son régiment.

Début 1915, le 149e R.I. combat en Artois, dans une région particulièrement exposée aux combats. Le sergent de Villèle, qui n’a plus que très peu de temps à vivre, est responsable d’une section de mitrailleuses. Le 3 mars, les Allemands lancent une attaque d’envergure dans le secteur d’Aix-Noulette. Robert de Villèle trouve la mort au cours de celle-ci en essayant de repousser l’ennemi avec ses hommes.

Le sergent de Villèle a obtenu la croix de guerre avec palme pour cette action qui lui a coûté la vie.

Sa citation à l’ordre de Armée n° 59 en date du 15 avril 1915 a été publiée dans le J.O. du 28 mai 1915.

« Réserviste de l’armée territoriale, n’a pas hésité à s’engager pour la durée de la guerre. Chef de section de mitrailleuses, sous-officier d’une grande bravoure, a été tué le 3 mars 1915 à la tête de sa section en contribuant, par son action énergique, à repousser une attaque allemande »

Robert de Villèle repose actuellement dans le carré militaire du cimetière communal d’Aix-Noulette. Sa sépulture située dans le 3e rang, porte le n° 42.

Sepulture_Robert_de_Villele

Son nom est inscrit sur le monument aux morts de la commune de Saint-Paul dans l’ile de la Réunion.

 Références bibliographiques :

Le portrait de Robert de Villèle est extrait du livre d’or des anciens élèves du collège de Notre-Dame de Mongré pendant la guerre de 1914-1918. Villefranche (Rhône) 1921.

La fiche signalétique et des services de Robert de Villèle a été consultée sur le site des archives départementales de la Somme.

Les informations concernant l’histoire familiale de Robert de Villèle ont été trouvées sur le site « Généanet ».

 La photographie de la sépulture de Robert de Villèle a été réalisée par J.M. Laurent.

Pour en savoir plus sur la journée du 3 mars 1915, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

Explosion_de_mine

Un grand merci à M. Bordes,  à A. Carobbi et à J.M. Laurent.

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