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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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29 mai 2012

18 juin 1915, les Allemands cèdent le fond de Buval.

                  Journees_du_17_juin_au_18_juin_1915

                                      Legende_carte_journes_des_17_et_18_juin_1915

L’attaque qui devait avoir lieu la veille débute en pleine nuit à 2 h 30. Au même instant, de nombreux signaux lumineux ennemis s’élèvent dans le ciel en face du front d’attaque. Aussitôt, un bombardement de tous calibres se déclenche avec une grande intensité. Les feux de mousqueteries et de mitrailleuses démarrent aussitôt avec une telle violence que tout mouvement devient impossible. L’effet de surprise est complètement manqué. 

Un ordre de la division fait savoir que le mouvement en avant du 149e R.I. et du bataillon Collet du 109e R.I. devra reprendre au petit jour sans attendre le débouché de la 13e D.I..

Le commandant Bichat reçoit l’ordre de faire relever ses unités de 1ère ligne qui ont été trop éprouvées. Elles sont remplacées par les 3 compagnies du 158e R.I. qui ont été mises à sa disposition. 

À 5 h 00, les mouvements de relève se font avec beaucoup de difficultés. Les tirs de l’artillerie  ennemie sont continus sur les boyaux de communications qui sont pour la plupart obstrués. Les Français subissent quelques pertes. Néanmoins, la relève se poursuit lentement, homme par homme. 

À 6 h 00, certains indices indiquent que les Allemands se préparent à évacuer la partie sud de leurs tranchées du fond de Buval. Des patrouilles sont poussées par n1, T0, T2 et T3. Celle de n1 arrive jusqu’à l’embranchement de la tranchée perpendiculaire des pentes est, sans recevoir un seul coup de fusil.

Dès qu’il apprend cela, le capitaine Dastouet qui commande la 5e compagnie du 149e R.I. fait occuper cette tranchée par une de ses sections. Le génie se rend sur place pour vérifier s’il n’y a pas de dispositif d’explosion électrique qui aurait pu être dissimulé. 

 À 8 h 00, la 5e compagnie progresse de nouveau vers l2. Elle se retrouve face à l’ennemi qui occupe toujours la tranchée du fond de Buval devant T3 et T2. Ces derniers se défendent à coups de fusil et de grenades. Une tranchée est creusée activement pour relier les têtes de sape T2 et T3 afin de pouvoir sauter d’un bond dans la tranchée allemande. 

 À 10 h 00, le bombardement ennemi avec des projectiles de gros calibres augmente d’intensité sur les pentes sud. Il dure toute la matinée. 

 À 14 h 00, la progression dans le fond de Buval par le sud continue méthodiquement à coups de grenades. Une grande quantité de matériel qui a été abandonné par l’ennemi est trouvée dans la partie conquise. 

À 16 h 00,  de nouveaux progrès sont faits vers l2. Quinze prisonniers, dont un sous-officier, sont envoyés à l’arrière. 

À 17 h 00, en vue d’une nouvelle attaque, le colonel du régiment donne l’ordre aux compagnies du 3e bataillon du 149e R.I. qui occupent les têtes de sapes qu’elles devront continuer de progresser de ce côté. En effet, la tranchée du fond de Buval paraît de moins en moins occupée par l’ennemi. Le groupement Bichat quant à lui, devra réaliser à la nuit tombante une attaque sur les pentes est du fond de Buval. 

Cette attaque débute à 21 h 15. Le groupement Bichat avec sa 1ère vague constituée de 2 compagnies du 158e R.I. qui sont sous les ordres directs du capitaine Riondet se porte  en avant. Elle prend position sur les emplacements occupés par les éléments avancés du 109e R.I.. Ceux-ci sont ramenés en arrière, à la parallèle de départ. Après plusieurs bonds successifs, cette vague occupe également la ligne l3-l4. Le calme de la nuit est aussi complet que possible. Quelques coups de fusil isolés viennent parfois interrompre le silence et l’artillerie allemande reste muette. 

 À 22 h 00, la 2e vague constituée des 7e et 8e compagnies du 149e R.I. a suivi silencieusement et en ordre la 1ère vague. La 3e vague est juste derrière elle. La liaison avec la 13e D.I. recherchée depuis un moment est enfin assurée vers n5 par une section du 158e R.I. qui a été envoyée pour boucher l’intervalle.   

                  Carte_journee_du_18_juin_au_soir

                                      Legende_carte_du_18_juin_15_au_soir

Du côté du fond de Buval, les compagnies suivent le mouvement par la tranchée du fond de Buval. La 9e compagnie du groupement de gauche, descendant des sapes T2 et T3, a établi la liaison avec l’attaque de droite. Elle construit aussitôt une tranchée vers l1. À l’extrême gauche, la compagnie Gérard ne peut pas progresser. En effet, le point h3 est toujours tenu par les Allemands. La liaison est toujours établie en h1 avec la 86e brigade qui n’a pas encore progressé vers h4. 

 À 23 h 30, des patrouilles sont envoyées dans la direction de la route Noulette-Souchez. Elles se heurtent rapidement à l’ennemi qui se trouve en force dans ce secteur. Une vive fusillade s’abat sur elles puis le feu s’éteint peu à peu.

 Le terrain qui a été conquis est organisé et occupé solidement. Les 1er éléments qui reprennent haleine doivent se préparer pour une nouvelle offensive avant la fin de la nuit. 

Les pertes pour cette journée sont de 33 tués au combat et de décédés des suites de leurs blessures, de 45 blessés et de 2 disparus.   

 

                                         Tableau des tués pour la journée du 18  juin 1915

                          Tableau des blessés et des disparus pour la journée du 18 juin 1915

 

                  Tableau_des_tues_pour_la_journee_du_18_juin_1915

 Les 6e et 7e compagnies sont les plus éprouvées.     

                 Tableau_des_blesses_pour_la_journee_du_18_juin_1915

Références bibliographiques : 

Historique du 149e Régiment d’Infanterie. Épinal. Imprimerie Klein, 1919.

Fichier des « Morts pour la France » sur le site « mémoire des hommes ».

Les archives du S.H.D. ont été consultées, ainsi que le J.M.O. de la 85e brigade : série 26 N 520/10. 

Pour en savoir plus :

« Lorette. Une bataille de 12 mois » d’Henri René. Éditions Perrin et Cie. Paris 1919.

« Les campagnes de 1915 » du général Malleterre. Éditions librairie militaire Berger-Levrault. 1918. 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carrobi, à A. Chaupin, à T. Cornet, à V. le Calvez,  à M. Porcher, au Service Historique de la Défense de Vincennes et à l’association « Collectif Artois 1914-1915 ».

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