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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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19 janvier 2011

Arrivée à Suippes.

                 Suippes_carte_postale

De nouveau un grand merci au docteur Gilbert Monne. Suite du témoignage Paul Monne intitulé « Méprise et confusion. »

Après Sommesous, nous nous sommes dirigés vers Fontaine-sur-Coole puis Vitry-la-Ville. A la nuit tombante, nous sommes arrivés dans la campagne et suivons un chemin très large. Nous nous arrêtons. Au bout de dix minutes à un quart d’heure, nous sommes toujours là et sans recevoir d’ordre. Je demande au capitaine se qui se passe. Il ne sait pas. Les soldats commencent à s’asseoir sur le sol, puis à se coucher par terre. Au bout de plusieurs heures, nous sommes toujours au même endroit. Enfin, nous reprenons la marche en avant sans avoir su ce qui était arrivé.

                 De_Sommesous___Vitry_la_Ville 

Ce n’est que bien longtemps après que nous avons appris que les Allemands avaient fait sauter le pont sur la Marne et le canal, que celui-ci n’étant pas réparé, nous ne pouvions avancer. C’est pour cette raison que le général Legrand, commandant le 21e C.A. d’Epinal, a été relevé de ses fonctions. Pendant ce temps, les Allemands, battant en retraite, pouvaient reculer sans que leurs De_Vitry_la_Ville___Marsonarrière-gardes soient inquiétées, poursuivies par les Français. Dès que les ponts furent reconstruits par le génie, nous avons repris notre marche en avant. Nous avons alors traversé des villages incendiés et les hautes flammes éclairaient au loin, ce qui laissait supposer que nous approchions des Allemands. Nous marchions sans arrêt, de nuit comme de jour. Après une période de beau temps, nous fûmes surpris par un violent orage. Une pluie diluvienne se mit à tomber et nous étions trempés comme des canards. Nous avancions plus difficilement, car la capote trempée était devenue bien lourde. La chemise collée sur notre dos. Arrivés dans un groupe de maisons en pleine campagne, le capitaine annonça une longue pause. C’est alors que tous logèrent dans les granges, se couchèrent sur la paille, satisfaits de se reposer, malgré l’eau des vêtements mouillés qui coulait le long des jambes.  

 

De_Marson___Bussy_le_Ch_teauLe matin, au réveil, il ne pleuvait plus. Le capitaine fit rassembler les soldats de la compagnie devant la ferme. Dès que tout le monde fut prêt, elle partit dans la direction de Suippes, en passant dans les environs de Marson et de Bussy-le-Château. Au cours de cette avance, il y eut plusieurs arrêts avec quelques fusillades et très peu de pertes. La compagnie, sous un chaud soleil, arriva à Suippes le 13 septembre dans la matinée. Elle cantonna dans les environs de la gare pas très éloignée des magasins d’alimentation. Nous avons constaté avec surprise qu’ils n’avaient pas été pillés par les Allemands. Malheureusement, il n’y avait rien à manger. C’est cela qui était l’essentiel, le plus important, nous ne pouvions ouvrir les boîtes de conserves. Un long arrêt était prévu, chaque section, chaque escouade, envoya des soldats dans le bourg, à la recherche de ravitaillement. Ils ne trouvèrent rien à manger, mais il y avait du vin dans les caves de marchands de gros. Ils en rapportèrent dans les seaux en toile que nous utilisions à cette époque. Ce vin fit bien plaisir. La journée se passa avec une sieste bien utile et un ravitaillement bien réconfortant. Un peu avant la nuit, le capitaine rassembla la compagnie et nous dit que nous allions avancer dans la direction de Souain, puis de Somme-Py. (A suivre…)

                  De_Bussy_le_Ch_teau___Suippes  

Sources :

Le J.M.O. de la 85e brigade, série 26 N 520/9 a été consulté pour la construction des cartes.

Un grand merci à M. Bordes et à G. Monne.   

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