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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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24 septembre 2010

Ne les oublions pas trop vite...

                   Couture_34__115_et_149e

Les pertes dans le secteur d’Ypres (novembre/décembre 1914).

 

Voici un tableau contenant les noms des 260 officiers et hommes de troupe du 149e R.I.qui ont trouvé la mort dans le secteur d’Ypres. Il faut signaler que plus de 90 noms ne figurent pas dans l’état des pertes qui se trouve dans l’historique du régiment. Il doit encore rester quelques manquants…

Derrière chaque nom se cache une histoire individuelle. Combien de familles meurtries par le chagrin ? Combien d’attentes déçues par de vains espoirs de retour ?  Combien de talents gâchés par une mort trop rapide sur un champ de bataille fauchant tant d’hommes dans la fleur de l’âge ?… Avec ici une pensée particulière pour les nombreux « trentenaires » de la territoriale qui sont passés au 149e R.I. et qui figurent sur ce tableau… Ne les oublions pas trop vite…

                                           Tableau des tués dans le secteur d'Ypres 1914

                           Tableau des blessés et des disparus dans le secteur d'Ypres en 1914

                                                       Sépultures des tués en Belgique.

Comme pour beaucoup de Français tombés en Belgique, la proportion des sépultures individuelles est très faible lorsqu’elle est comparée au nombre de tués. Combien de corps ont pu être restitués aux familles après la guerre ? Le nombre reste encore inconnu.

 Quelques graphiques et brefs commentaires…

 

 

                   R_partition_par_date_de_d_c_s

 

La première quinzaine de novembre est de loin la plus meurtrière. Les pertes sont les plus élevées pour les journées du 5 et du 18 novembre 1914. Janvier 1915, des hommes décèdent encore des suites de leurs blessures dans les hôpitaux français après avoir été évacués de Belgique.

 

 

                   R_partition_par_bataillons_et_compagnies

 

Le 3e bataillon souffre le plus avec ces 10e, 11e et 12e compagnies … Du côté de Wytschaete où ces trois compagnies sont engagées, les combats sont particulièrement virulents. La 9e compagnie plus « ménagée » est restée en réserve quelque temps.

 

 

                   R_partition_par_classes

 

 

À la lecture de ce dernier tableau, nous constatons une très forte représentation des classes anciennes venues combler les pertes des semaines précédentes. La classe 1899 est de loin  celle qui paye le plus lourd tribut. Quelque temps auparavant, un nombre conséquent de territoriaux du 34e R.I.T. de Fontainebleau et du 115e R.I.T. de Marseille ont dû découdre les numéros des képis et les pattes de collets des vareuses pour les remplacer par ceux du 149e R.I.. Bon nombre d’entre eux ne les ont pas portés bien longtemps…

 

Sources :

Historique du régiment. Épinal. Imprimeries Klein. 1919.

Fichier des « morts pour la France » visible sur le site S.G.A./Mémoire des hommes.

Une liste des pertes provenant du S.H.A.T. a été consultée.

 

Un très grand merci  à  M. Bordes, à A. Carobbi, à J. Huret, à M. Porcher, au S.H.A.T. de Vincennes et à l’association Bretagne 14-18.

 

17 septembre 2010

Secteur sud-est d'Ypres, journée du 4 novembre 1914.

                  Section_mitrailleuses_du_3e_bataillon__1908_

Avec le 2e bataillon du 149e R.I.:

 

J.M.O. de la 33e brigade d’infanterie.

Le 90e R.I. et le 2e bataillon du 149e R.I., tiennent le canal en liaison avec le 10e B.C.P.(détachement Olleris) qui est arrêté à 150 m de la lisière ouest du parc du château d’Hollebeke.

 

J.M.O. du 90e régiment d’infanterie.

Le 4 novembre à l’ouest du canal, à hauteur du pont détruit, les chasseurs du 10e B.C.P.et le 53e R.I. qui sont soutenus par le 2e bataillon du 149e R.I. se portent à 19 h 00 à l’attaque du château de Hollebeke.

La 1ère section de mitrailleuses du 90e R.I.(sous-lieutenant Oudet) prend l’ennemi de flanc à travers le canal. Elle ouvre un feu meurtrier. La 4e section de la 4e compagnie (adjudant Biet) participe à l’assaut. Elle parvient à entrer, avec un bataillon du 53e R.I. jusqu’aux abords du château. Contre attaquées sur leur droite, nos troupes sont obligées de regagner leurs tranchées.

J.M.O. du 53e régiment d’infanterie.

7 h 20 : Les 2 bataillons du 53e R.I. (1er et 2e bataillons) et un bataillon du 80e R.I., reçoivent la mission de reprendre l’attaque sur le parc d’Hollebeke par le nord-ouest. Ils sont appuyés par le 10e B.C.P. dont les premiers éléments sont à une centaine de mètres. Le bataillon Saisset vient se placer en formation préparatoire d’attaque dans les bois qui sont à l’ouest de la cote 50, laquelle est à l’est d’Oosthoek.

Le bataillon du 80e R.I. (bataillon Marullas) se place entre le précédent et le bataillon Lermigeaux qui est à Oosthoek.

Le lieutenant-colonel installe son poste de commandement à Oosthoek.

9 h 25 : Le bataillon Marullas est repris au lieutenant-colonel qui ne dispose plus que de deux bataillons. L’opération doit surtout être une reconnaissance offensive plutôt qu’une attaque proprement dite.

13 h 00 : Une nouvelle organisation de la défense de Saint-Eloi est faite par le commandement, et le 3e bataillon reçoit l’ordre de venir se placer à la lisière nord de Saint-Eloi avec le 1er bataillon en réserve des 2 bataillons de chasseurs.

13 h 30 : L’ordre est donné au 1er bataillon de reprendre sa reconnaissance et d’attaquer si l’occasion se présente.

14 h 00 : La droite du secteur est violemment attaquée. Le 1er bataillon reçoit l’ordre de suspendre son mouvement de façon à rester disponible.

14 h 45 : Le groupe dont fait partie le 53e R.I. reçoit l’ordre de faire une contre-attaque dans la direction de la Kapellerie, de manière à arrêter l’offensive de l’ennemi. Ce dernier  réussit à se glisser entre la droite du secteur et la gauche du secteur voisin.

Le bataillon Dufor se porte par l’ouest de Saint-Eloi et appuiera ensuite sa gauche à la route Saint-Eloi-Wytschaete, direction générale Kapellerie. Deux compagnies du 80e R.I. suivront le bataillon Dufor en renfort.

Le bataillon Lermigeaux qui est à Oosthoek, se portera immédiatement à l’ouest de la route Saint-Eloi à l’écluse n° 8. Il prendra une formation préparatoire de combat face à la Kapellerie, puis passant à l’ouest de Saint-Eloi, il marchera dans les traces du bataillon Dufor. Le lieutenant-colonel marchera avec le bataillon Lermigeaux. Le bataillon Saisset viendra à Oosthoek.

Le mouvement se poursuit lentement sous le feu de l’artillerie, mais sans pertes sérieuses.

16 h 40 : Les 2 compagnies du 80e R.I. sont arrivées à hauteur des tranchées des B.C.P.. Elles les dépassent un peu pour se rendre compte des mouvements de l’attaque allemande qui semble céder devant le feu des mitrailleuses.

Le bataillon Dufor est derrière le 80e R.I.. Le bataillon Lermigeaux en arrière et à droite.

17 h 00 : La nuit arrive. L’attaque allemande est enrayée. Le bataillon Dufor reçoit l’ordre de rentrer à Voormezelle. Le bataillon Lermigeaux bivouaque sur place ainsi que le lieutenant- colonel.

 Casque_prussien__calque_Du côté des Allemands:

  

Historique du I.R. n° 171.

Le 4 novembre au soir, l’offensive est provisoirement suspendue. Son ordre est venu du haut, et ne sera repris qu’après avoir soumis, le 5 novembre, toute la position ennemie à un tir extrêmement violent d’artillerie.

 

Historique du l’I.R. n° 172.

Le régiment n’a pas participé aux tentatives d’attaque du 3 et du 4 novembre, car il faut attendre au sud de Klein-Zillebeke, l’arrivée à sa hauteur du voisin de droite. Au beau temps d’automne avait succédé la pluie, et souvent un brouillard très dense couvre le paysage. Les tranchées peu profondes se remplissent d’eau et de boue. L’hiver des Flandres s’annonçait. Nous tentons d’approfondir les tranchées, mais très vite la nappe souterraine est atteinte, et il n’y avait pas encore de sacs de sable.

 

Historique du I.R. n° 126.

?

 

Historique du I.R. n° 132.

Le régiment est toujours dans le bois d'Herenthage.

 

Casque_bavarois_mod_le_3__calque_Historique du I.R.  n° 17 bavarois. 

L’attaque sur Saint-Eloi se poursuit. Les trois bataillons sont en 1ère ligne le long de la route-digue. Le 3e bataillon avec son aile gauche sur la route Wambeke-Saint-Eloi. Les 2e et 1er bataillons sont à sa droite. En raison du brouillard, notre artillerie n’a pu tirer qu’à partir de midi. L’attaque est donc repoussée dans l’après-midi. Les lignes de tirailleurs, qui débouchent  à découvert, essuient, sous le tir violent d’obus légers ennemis des pertes si lourdes, qu’elles sont forcées de se replier sur leur ligne de départ.

Historique du I.R. n° 18 bavarois.

Après avoir mis à profit le 3 novembre 1914 le renforcement de la position, l’Hauptmann (capitaine) Kohlmüller a fait avancer le 4 novembre son 1er bataillon en 1ère ligne, jusqu’à Diependarlbeek, à la faveur du brouillard matinal. Les 2e et 3e bataillons ont suivi derrière le centre.

 

Avec le 3e bataillon du 149e R.I. :

.

J.M.O. de la 85e brigade d’infanterie.

À 2 h 30 une compagnie du génie du 16e C.A. arrive pour exécuter des travaux de défense. Elle ne peut rien faire étant donné le peu de temps qui reste avant le lever du jour et le manque de piquets pour placer le réseau de fil de fer.

                     De_la_Polka___la_ferme_Lagache

 

L’ordre  donné de reprendre l’attaque à 4 h du matin est différé par suite de brouillard épais. À 4 h 45, une vive fusillade engagée à gauche, du côté de la 32e division (80e R.I.) allume le feu d’infanterie sur toute la ligne jusqu’au jour. Les travaux cessent.

À 6 h 10 une violente canonnade commence. La crête du moulin de Spanbrock en arrière des tranchées et sur la position des unités de 2e ligne, et tout le plateau à l’ouest jusqu’à la route de Lindenhoëk à la Polka, est sans arrêt arrosée de projectiles. Les unités de la 2e ligne du 158e R.I. (2 compagnies) qui n’avaient pas eu le temps de se retrancher subissent des pertes sérieuses. Vers 10 h 00, l’ordre est donné au 3e bataillon du 149e R.I. qui est resté en réserve vers Kemmel, de  diriger 3 compagnies dans la direction de la ferme Lagache.

À la tombée de la nuit, une demande de renfort adressée par la 32e division qui se trouve à l’est de Wytschaete et dont les éléments se plient, est satisfaite par l’envoi de  2 puis 3 compagnies du 3e bataillon du 149e R.I..  À 22 h 00, une compagnie du 158e R.I. est encore  envoyée vers la halte de ? À 23 h 00 le colonel Hussement qui revenait de diriger cette dernière compagnie et qui était passé par les tranchées de son régiment, est blessé mortellement. L’E.M. cantonne  à Kemmel.

 

Du côté des Allemands:
 

Les combats à la lisière nord-ouest de Wytschaete.


 

Le 4 novembre, le R.I.R. n° 17 bavarois a pu repousser une contre-attaque française lancée sur les deux côtés de la route de Grootre Vierstraat. Celle-ci est précédée d’un violent bombardement de Wytschaete effectué par l'artillerie ennemie. La 4e D.I. bavaroise qui se bat plus à droite, lance de son côté une attaque en direction d'Ypres à 14 h 00. Le 8e de réserve doit s'y joindre en deuxième ligne, avec un échelonnement vers la gauche.

À 15 h 15, l'attaque se trouve enrayée devant le boqueteau situé au nord de Wytschaete. En ce même jour, le 2e bataillon du R.I.R. n° 17 tente par deux fois un assaut visant le bois au nord-ouest de Wytschaete, mais sans succès. Il y a subi de très lourdes pertes. Le 3e bataillon du R.I.R. n° 21 bavarois est également associé à ces affrontements sanglants. Vers le soir, on a attribué au 17e de réserve ainsi qu'au 3e bataillon du  R.I.R. n° 21 placé sous ses ordres, tout le glacis à l'ouest et au nord de Wytschaete. Ils doivent désormais le défendre. Le régiment a placé en première ligne ses 1er et 3e bataillons ainsi que le 3e bataillon du 21e de réserve. Le I.R. n° 22 bavarois est relevé par le 17e de réserve. Il se rend alors à Oosttaverne  et devient réserve du corps. Il faut absolument se maintenir dans Wytschaete conquis au terme de lourds sacrifices. Wytschaete est maintenant devenu un point d'appui indispensable au sein du dispositif allemand.

Le R.I.R. n° 21 (sans son 3e bataillon) s’est rendu, le 4 novembre au soir, à Oosttaverne, conformément à son rôle de réserve du IIe C.A. bavarois.

Au cours de l'attaque menée le 4 novembre par la 4e D.I. bavaroise au nord-est de Wytschaete, seuls des éléments du 2e B.C.P. bavarois qui se sont intercalés dans le front du R.I. n° 23 bavarois entre 300 et 400 mètres à l'est du "B 2-Wald", ont réussi à prendre le tiers septentrional de ce bois situé au N.N.E de Wytschaete. Ils ont pu progresser encore et atteindre la ferme isolée située plus en avant. Cela a permis d'avancer le front allemand jusqu'au fossé est de la grande route qui relie Messines à Ypres. Mais les assaillants ne peuvent pas remporter un franc succès. Ils sont contraints de franchir le plateau dénudé et en pente descendante vers le "B 2 -Wald". Leurs cinq ou six vagues successives, quoique bien étirées, ainsi que les réserves (y comprise celle du corps) suivent au battement des tambours. Elles deviennent immédiatement la cible privilégiée des mitrailleuses et des tirailleurs qui sont placés sur la lisière est du bois, ainsi que de l'artillerie ennemie positionnée à l'ouest de St. Eloi. Les assaillants doivent ainsi subir un tir de face comme de flanc.

 

Références bibliographiques :

Pour les Allemands :

Historique du I.R.  n° 17. Schick. München 1927.

Historique du I.R.  n° 18. Bayer. Kriegsarchiv. München 1926.

Historique du I.R. n° 171. Stalling. Oldenburg 1927.

Historique du I.R. n° 172. Sporn. Zeulenroda 1934.

« R.I.R. Bavarois n° 20 ». Écrit en 1964 par l’association des anciens du K.B. R.I.R. n° 20. (306 pages). Ouvrage resté jusqu’à ce jour inédit provenant de la collection Herman Plote.

Tous ces historiques proviennent de la collection Herman Plote. Les traductions en français ont été réalisées par Herman Plote.

 

Pour les Français :

J.M.O. de la 33e brigade : Série 26 N 505/3.

J.M.O. de la 85e brigade : Série 26 N 26 N 520/10.

J.M.O. du 53e R.I. : Sous-série 26 N 644/5.

J.M.O. du 90e R.I. : Sous-série 26 N 668/14.

Tous ces J.M.O. sont consultables sur le site « S.G.A./Mémoire des hommes».

 

Pour en savoir plus :

« En avant quand même ! Le 53e R.I. de Perpignan dans la tourmente de la 1ère guerre mondiale ». Livre de Renaud Martinez. Publier aux Éditions l’Agence. 2007.

Un très grand merci à M. Bordes, à  A. Carobbi, à J. Huret, à H. Plote, à M. Porcher ainsi qu’au Service Historique de l’Armée de Terre de Vincennes.

12 septembre 2010

Capitaine Pierre Prétet (1881-1952)

                   Capitaine_Pierre_Pr_tet

 

Pierre Marie Prétet est né le 19 avril 1881 à Gray, commune de la Haute-Saône. Fils de Marie Ernest Prétet, militaire de carrière et de Marie Joséphine Noir. Il est bachelier es sciences et parle l’allemand couramment.

Sur les traces de son père, il commence une carrière militaire en 1902 en servant au 2e régiment de Zouaves. Il est nommé sous-lieutenant au 21e B.C.P en 1908. Deux ans plus tard, toujours au 21e B.C.P., il passe dans le grade de lieutenant. Il arrive au 149e R.I. en août 1912. Au début du conflit, fin août 1914, il commande une section de la 6e compagnie. Il gagne ses galons de capitaine à titre temporaire en septembre 1914, pour les conserver de manière définitive en mars 1915. Pierre Prétet a conquis son grade de capitaine et la croix de guerre sur le champ de bataille. Énergique et très brave, il a, pendant quelques mois, commandé au feu le 2e bataillon du 149e R.I. dans des conditions critiques. Cela, à partir de la fin septembre 1914, après la mort du commandant François jusqu'aux tous premiers mois de l'année 1915 en Artois.

Rejoignant le 31e B.C.P. en novembre 1915, il sert dans ce bataillon jusqu’en octobre 1917. À cette date, il retrouve le 21e B.C.P.. Blessé à Tahure, il est évacué et soigné à l’hôpital n° 226 de Paris. Il termine la guerre comme capitaine adjudant-major au 62e R.I.. De nouveau blessé au chemin des Dames en mai 1918, il est fait prisonnier et interné au camp de Limbourg.

Il se marie en 1919 avec Louise Louys.

Après la guerre, il poursuit sa carrière militaire pour y mettre un terme en 1939. Carrière qu’il termine avec le grade de lieutenant-colonel.

Pierre Marie Prétet décède à Nice en 1952.

 

Citation à l’ordre de l’armée : (Cette citation a été obtenue après les combats qui se sont déroulés dans le village de Souain.)

Journal officiel du 9 octobre 1914.

« Le 19 septembre 1914 a dégagé avec beaucoup d’habileté les rues et les maisons d’un village tenu par l’ennemi et a donné lui-même l’exemple du mépris du danger. »

Chevalier de la Légion d’honneur :

« Le 8 novembre 1914 a contribué puissamment à repousser une furieuse attaque de nuit par les ordres nets et précis donnés séance tenante par lui à son bataillon. »

Sources et référence bibliographique :

Dossier individuel consulté au Service Historique de l’Armée de Terre de Vincennes.

« Mémorial de la Gloire, noms des braves promus dans l’ordre de la Légion d’honneur, médaillés militaires et cités à l’ordre de l’armée. » Ouvrage réalisé à partir des dates chronologiques de publication au Journal officiel.

 

Un très grand merci à M. Bordes, à C. Leclair, à J. Huret, à M. Porcher et au Service Historique de l’Armée de Terre de Vincennes.

7 septembre 2010

Secteur sud-est d'Ypres, journée du 3 novembre 1914.

                   Section_de_mitrailleuses_du_2e_bataillon__ann_e_1909_  

  

Avec le 2e bataillon du 149e R.I.:
 

J.M.O. de la 85e brigade d’infanterie.

 

Le 3 novembre au matin le 2e bataillon du 149e R.I. part vers Dickebusch à la disposition du général commandant le 16e C.A..

 

J.M.O. de la 33e brigade d’infanterie.

 

Le  bataillon du 149e R.I. (capitaine Pretet, détachement Lanquetot) est mis à la disposition de la brigade. Il vient prendre position sur le canal en liaison avec le bataillon Lanes du 90e R.I..

 

Du côté des Allemands :

 
 

                    3_novembre_1914_2e_bataillon_du_149e_R

 

 

                                    Legende_1                  

 

Casque_prussien__calque_

 

 

 

Historique du I.R. n° 132.

 

Le régiment combat jusqu’au 5 novembre 1914 au soir, dans le bois d’Herenthage près de la route de Menin à Ypres. 

 

 

Historique du I.R. n° 126.

 

Casque_IAu soir du 3 novembre, les 1er et  3e bataillons partent de Zandvoorde. Ils sont conduits, par des guides du I.R. n° 5 bavarois, jusqu’aux positions tenues par ce régiment au nord du château de Hollebeke (Hollebeke est). Un renfort de 3 officiers, 2 aspirants, 20 sous-officiers et 300 hommes venu du dépôt est exclusivement dans le 1er bataillon. Il retrouve ses 4 compagnies, avec un effectif total de 8 officiers et environ 700 hommes. 

 

Historique du I.R. n° 99. 

 

?

 

Historique du I.R. n° 143. 

 

Le régiment se bat contre les Anglais dans le bois d’ Herenthage, sur la route Ypres-Menin, jusqu’au soir du 9 novembre (relève).

 

Historique du I.R. n° 171. 

 

Les 3 et 4 novembre 1914, les tentatives d’attaques se poursuivent sans aucun gain de terrain. Ce qui a été pris à l’aile gauche et au centre ne peut pas être conservé à cause d’un tir de flanc de la droite, de plus en plus meurtrier.

 

Historique du I.R. n° 172.

 

Le régiment n’a pas participé aux tentatives d’attaque du 3 et du 4 novembre. Il doit attendre au sud de Klein-Zillebeke l’arrivée à sa hauteur du voisin de droite. La pluie succède au beau temps d’automne. Un brouillard très dense couvre souvent le paysage. Les tranchées qui sont peu profondes se remplissent d’eau et de boue. L’hiver des Flandres s’annonçait. Nous tentons d’approfondir les tranchées. Très vite, la nappe souterraine est atteinte et il n’y avait pas encore de sacs de sable.

 

Historique du I.R. n° 105.

 

?

 

Historique du I.R. n° 136.

 

?

 

Les quatre régiments de la 4e D.I.

 

?

 

Avec le 3e bataillon du 149e R.I.:

 

Le 3e bataillon est en réserve à La Polka.

 

Pendant ce temps-là que se passe t-il dans le secteur ? 

 

À 12 h 00,  2 compagnies du 158e R.I. sous les ordres du capitaine Berger sont envoyées sur Kemmel à la disposition du général Mazelles commandant la 1ère division de cavalerie.

 

Le reste de la brigade (6 compagnies du 158e R.I., le 3e  bataillon du 149e R.I., plus le 3e B.C.P. (5 compagnies)) se met en mouvement sur Kemmel. Elle a pour mission d’attaquer dans la direction l’Enfer, la Garde-de-Dieu sans se laisser accrocher par les points d’appui de Messine et de Wytschaete.

 

L’attaque débouche à 14 h 00 de Kemmel, le 3e B.C.P. en tête et au sud de la route de Kemmel à Wytschaete. Le 158e R.I. à la gauche au nord de la route, le 3e bataillon du 149e R.I. en réserve à la Polka.

 

Dès la 1ère crête à 100 m à l’est de la Polka la ligne reçoit une violente canonade, elle progresse très lentement sur le plateau découvert et battu par l’artillerie ennemie. Elle ne peut atteindre qu’à la nuit la ligne de tranchées amies occupées par la cavalerie à pied.

 

Cette ligne s’étend à peu près du nord au sud en passant par le carrefour de Kruistraat. 3 compagnies du 3e B.C.P. et 2 compagnies du 158e R.I. s’installent dans ces tranchées après les avoir débarrassées des cadavres et blessés qui les encombrent. Les autres unités se placent en 2e ligne, sur la crête du moulin de Spanbrock. La nuit est employée à approfondir les tranchées et à commencer les boyaux de communication.

  

 

                   Journ_e_du_3_novembre_1914__3e_bataillon

                                                                     

                                      legende_2

 Extraits de l’ouvrage « Jours de gloire, jours de misère. Histoire d’un bataillon » de Henri René aux éditions Perrin et Cie. 1917.

« Le bataillon se rapproche de la ligne de feu le 3 dans l’après-midi. Nous restons quelques heures en soutien derrière l’avant-garde, dispersés, pour diminuer notre vulnérabilité. Nous sommes dans les champs, où les balles perdues arrivent innombrables et où le bombardement le plus violent laboure partout le sol autour de nous. Les renseignements du combat sont médiocres : nos lignes tiennent à grand-peine devant des attaques obstinées et, sur notre gauche, des troupes harassées, déployées depuis une semaine, donnent les signes de lassitude les plus inquiétants.

 

Les compartimentages  de ce champ de bataille sont mal délimités. Il est d’ailleurs préférable qu’il en soit ainsi, car l’idée de cloisonnement nuirait à celle de liaison ; aux confins de deux divisions, nous sommes ballottés de l’une à l’autre…

 

Nous échouons, à la nuit, près de la ferme Lagache, qui résiste miraculeusement aux explosions et sert de poste de commandement au colonel d’un régiment inconnu.

 

- Vous arrivez à point nommé, dit-il au commandant ; nous sommes à bout de résistance : vous pouvez être notre salut.

 

- Je ne demande, mon colonel qu’a employer mon bataillon, mais je n’ai pas reçu d’ordre aussi catégorique. Je suis en réserve, derrière le point de jonction des deux divisions, sans être retiré au commandement de mes chefs directs…

 

À ce moment, sur la crête qui nous masque, tintamarre d’une attaque de nuit : fusillade et crépitement de mitrailleuses. Une fois de plus, selon toute vraisemblance, beaucoup de bruit pour rien. Il n’en est pas moins vrai que c’est terriblement impressionnant. Il semble que le bruit se rapproche. La valse des fusées a l’air de se précipiter sur nous. Les obus labourent le ciel de grandes balafres lumineuses. Je vois comme si j’y étais, la forme de ce combat de nuit, toujours semblable à lui-même.

 

On s’énerve, on tire au hasard, on approvisionne les armes, on met la baïonnette au canon. On flotte de droite et de gauche, on ne fait rien de bon, on est à la merci d’un coup de main vigoureusement mené. Pourquoi, dans ces conditions, de telles opérations sont-elles généralement stériles ? Parce que l’assaillant est encore plus en méfiance que son adversaire : il craint tout, le fil de fer, les trous d’obus, les mitrailleuses qui se déclenchent à bout portant, les baïonnettes qui hérissent les parapets, les embuscades où l’on se prend comme au piège…

 

Survient un chef de bataillon, extraordinairement excité :

 

- Nous n’y tenons plus, la limite est atteinte… Si vous ne nous renforcez pas immédiatement, c’est la catastrophe…

 

- Vous entendez, commandant ? Je vous prends sous mes ordres. Allez vous installer avec votre bataillon, à cheval sur la route de Wytschaete, pour la tenir quoiqu’il arrive. Prenez le commandement du débris de mes troupes que vous trouverez encore. Votre mission est de toute première importance. Je rends compte à vos chefs que je dispose de vous. Je compte sur vos compagnies…

 

- Compris, répond le commandant Laure.

 

On s’enfonce aussitôt dans les ténèbres, et l’on gagne la crête réputée si meurtrière. Réorganiser des unités qui ont atteint la limite de leurs forces. Assumer la responsabilité d’un secteur de combat tourmenté. Sauvegarder la liaison de deux divisions qui s’ignorent et dont les missions ne semblent nullement concordantes, tout cela en pleine nuit, c’est plus facile à dire qu’à faire. Que d’émotions en perspective…

 

La compagnie du lieutenant T…, la 11e, prend les devants. Son objectif est à l’extrême saillant de la ligne, dans une ferme en ruine, où la terreur règne, nous dit-on, depuis huit jours. D’effroyables combats l’ont faite  baptiser la « ferme tragique », c’est tout  à fait encourageant pour nos camarades qui vont s’y enfermer ! Je me trouve à leur droite, avec le fidèle entourage du commandant : nous sommes tapis au coin d’une haie, dans un fossé de la route grossièrement aménagé en tranchées. Quelques survivants de nos prédécesseurs s’y trouvent, parmi beaucoup de blessés et  quelques cadavres. Ils me préviennent que la position est atroce, car, le jour, on est vu du clocher de Wytschaete. Les artilleurs ennemis y appliquent un tir d’une impitoyable et meurtrière précision. Toutes les unités du bataillon sont ainsi réparties aux endroits les plus mauvais et il n’y a rien à dire puisque notre mission est de boucher les trous. Je plains le commandant encore plus que nous, tant sa responsabilité est lourde.

 

Aussitôt placé, je vais « en liaison » à la « ferme tragique ». Je commence à être endurci, mais vraiment, je pense défaillir tant l’horreur y est grande ! Le guide qui me précède traverse au pas de course les vingt mètres de terrain découvert nous séparant des premiers murs…

 

Nous pénétrons dans les ruines, le lieutenant T… cherche à se reconnaître au milieu de son domaine. Il rassemble toute son énergie…

 

Vraiment, il en faut ici une trop haute dose ! Ce ne serait rien s’il n’y avait que des morts. C’est le spectacle des mourants qui est le plus atroce quand on ne dispose d’aucune ressource pour leur venir en aide.

 

La compagnie s’organise dans son enfer. Les débris lui servent de barricades. Les guetteurs fouillent l’obscurité, se demandant avec angoisse quel tableau le soleil leur montrera demain. A quelques mètres, les patrouilles ennemies vont et viennent, et des blessés qu’on ne peut ramasser gémissent entre elles et nous.Les prévisions pessimistes qui nous avaient accueillis, n’étaient qu’une faible image de la réalité, et nous pouvons en juger dès le lendemain matin.

 

Notre saillant est vu et battu de partout. L’ennemi nous terrorise avec du « 150 percutant » dont l’effet moral nous ébranle jusqu’à l’affolement pendant deux jours. Les « 105 fusants »nous accablent et plongent jusqu’au fond de nos trous leurs horribles éclats. En demi-cercle, des mitrailleuses sont braquées et cherchent à nous coucher dans des tombes où nous sommes descendus comme pour y attendre le coup fatal. La « ferme tragique »est littéralement écrasée, nul ne peut plus se permettre d’en approcher…

 

Sous la rafale, je vais porter au commandant un compte rendu de la situation ; à côté de son poste, vers le coin de la haie qui sert de repère au tir, un factionnaire est affaissé sur son arme, adossé contre un tronc d’arbre qui le retient en équilibre…J’ouvre la bouche pour l’invectiver et lui faire observer vertement que ce n’est pas l’heure de dormir… J’aperçois ses yeux vitreux où filtre un dernier rayon de vie, un mince filet de sang qui coule de son cou sur sa capote… Je retourne à mon trou, ramenant un infirmier pour soigner mes blessés… »

 

Du côté des Allemands: 

 

Casque_bavarois_de_r_serve__calque_Historique du R.I.R. n° 20 bavarois. 

 

La défense des R.I.R. n° 17, 21 et 22 bavarois contre les assauts ennemis dirigés sur Wytschaete: 

 

Le 3 novembre, la brigade Kiefhaber s'est décidée à ordonner une nouvelle attaque. Pour cela du R.I.R. n° 22 bavarois doit déboucher par surprise, dès 7 h 45 du matin, de Wytschaete et gagner le bois situé un peu à l'ouest du village. En raison de l'importance des forces ennemies qui sont en présence  et qui sont parfaitement soutenues par leur artillerie, les éléments bavarois engagés n'ont pas pu progresser.

 

Ils ont simplement réussi à repousser  les contre-attaques ennemies venant de ce côté-là. Au matin du 3, le R.I.R. n° 17 bavarois se rend de la Toreken-Ferme à Wytschaete. Il y a pour mission de prendre (il est en collaboration avec le R.I.R. n° 22 bavarois qui lui est engagé à sa droite), les boqueteaux situés de part et d'autre de la route à Groote Vierstraat.

 

À sa gauche, la liaison est assurée avec le 9e grenadiers de la 3e D.I prussienne. À 7 h 45 le 1er bataillon du 17e de réserve bavarois pénètre dans le bois. Il se heurte à une résistance solide et voit bientôt son élan se briser. En effet, la troupe engagée à sa droite s'est trouvée rapidement dans une situation très précaire. Elle n'a pas pu suivre. Il faut alors mettre le 2e bataillon du 17e de réserve bavarois à la disposition du 8e de réserve qui lui se bat au nord de Wytschaete.

 

Plusieurs compagnies du 3e bataillon du R.I.R. n° 17 qui sont tenues en réserve vont  renforcer le 1er bataillon qui est violemment pris à partie à l'intérieur du bois. En début de soirée, tout le régiment s'est trouvé engagé dans les affrontements. Le 17e de réserve est alors replié sur Wytschaete où il lui est attribué la partie ouest de la localité qu'il doit mettre en état de défense. Pour cela une compagnie du 9e grenadiers  fut placée sous ses ordres.


 

Dès 10 heures du matin, l'ennemi lance d’importants contingents  contre la lisière nord de Wytschaete. Cette attaque venant du nord a pu être repoussée par les 8e et 21e de réserve bavarois. Dès 6 heures du matin, du R.I.R. n° 21 (sans son 3e bataillon), est cédé pendant la nuit à la 5e brigade d'infanterie bavaroise qui a beaucoup de mal à se maintenir face aux attaques ennemies constamment renouvelées.

 

Ces dernières visent la lisière ouest de Wytschaete qui se trouve alors à la bordure opposée (est) de la localité. Vers 10 heures, le 2e bataillon du même 21e, accompagné par la section de mitrailleuses du régiment, a pu s'intercaler dans le front du 8e de réserve près du moulin à vent. Il se défend contre les attaques vigoureuses venant du nord-ouest. 
 

Le 1er  bataillon du 21e chargé de mettre en état de défense la lisière nord de Wytschaete, arrive à son tour pour contribuer à faire échouer les attaques ennemies. Il prolonge l'aile droite du front allemand avec deux de ses compagnies. Une brèche ouverte à droite en direction de du R.I.R. n° 5 bavarois, a pu être colmatée tant bien que mal dès 11 heures du matin, par le 2e bataillon du R.I.R. n° 17. Ce bataillon doit par ailleurs parvenir à atteindre les maisons les plus septentrionales de Wytschaete. Mais là il doit  s'immobiliser à cause d'un tir très vif d'armes légères en provenance du bois. Au soir, le R.I.R. n° 21 est retiré du front pour bivouaquer à l'est de Wytschaete.

L'engagement du R.I.R. n° 20 dans la journée du 3 novembre 1914:

À l'aube du 3 novembre, les trois bataillons de notre régiment ont été rassemblés près de L'Enfer. L'Oberstleutnant Götz, jusque-là commandant du 2e bataillon, vient de prendre le commandement du régiment. Son ancien bataillon est désormais sous les ordres de l'Oberst-leutnant Jägerhuber. Le régiment a pour mission d'empêcher une poussée française planifiée à partir de la lisière nord de Wytschaete et plus au nord-ouest. Mais dans le courant de la matinée, les unités de la brigade Kiefhaber engagées devant nous ont déjà réussi à rétablir la situation au moyen d'une contre-attaque. Notre régiment est donc dispensé et n’intervient pas à son tour. Le ciel ne nous est pas favorable, il pleut des cordes.

 

Tremblant de froid, les hommes du 20e sont accroupis dans leurs trous individuels et ils se posent des questions sur l'effet des obus qui explosent dans les alentours. Lorsque les nuages porteurs de pluie et le brouillard ont finalement disparu dans le courant de la matinée, le panorama du champ de bataille apparait dans toute sa réalité. Il n’y a que des prés, des haies, des champs de betteraves et des maisons étirées jusqu'à l'infini. Voilà les environs de cette localité qui s'appelait Wytschaete ! L'activité de l'artillerie des deux belligérants reprend et devient de plus en plus vive.

 

Le tir de shrapnels effectué par les Français s’avère particulièrement désagréable.

 

Suite à un ordre du régiment qui arrive à midi, notre 1er bataillon s'est placé le long de la route de Messines à Wytschaete. Derrière lui, les 2e et 3e bataillons sont prêts à s'élancer dans une attaque sur Wytschaete-est. On y soupçonnait alors l'ennemi d'avoir réussi une pénétration profonde dans la localité par le nord-est, en venant de la route d'Ypres. Nos 2e et 3e bataillons doivent se placer pour cela à l'est de la route de Wytschaete.

 

Ils sont proches d'une ferme isolée située au sud de la Torreken- Ferme dans laquelle s'était installé l'état- major de notre régiment.

 

Nos bataillons subissent un bombardement violent effectué par les pièces les plus modernes de l'artillerie française en ce temps (obusiers Rimailho de 155). Ils doivent entreprendre leur mouvement depuis L'Enfer vers le nord-est, donc vers la droite. Ils se trouvent sur un terrain entièrement sous contrôle de l'ennemi. Terrain sur lequel ils offrent en plus leur flanc. Cela s’avère très coûteux en vies humaines, dès l'instant où les hommes débouchent les uns après les autres de la tranchée qui jusque-là, leur avait permis de se couvrir.

 

Depuis bien longtemps déjà, un feu roulant ennemi est venu s'abattre sur le lieu de rassemblement de notre régiment. L'abondance des munitions pour artillerie dont dispose notre adversaire est alors confirmée. Tout simplement par le fait qu'en cet après-midi, un officier artilleur, parti seul en reconnaissance, est poursuivi longtemps par des obus ennemis lorsqu'il courait à travers champ, sur un terrain dégagé. Jamais notre artillerie n'aurait pu se permettre un tel gâchis !

 

Pendant que nos 2e et 3e bataillons restent en réserve. L'attaque du 1er est lancée dès 13 heures. Elle gagne du terrain de façon substantielle. Nous avançons par bonds successifs qui sont plutôt longs. Nous pénétrons dans la localité pour ensuite atteindre la colline située un peu plus à l'est. Les batteries du Res. F.A.R. n° 6 sont en position de tir sur un terrain plat à l'est de la route principale qui relie Messines à Wytschaete. Elles envoient des salves de six obus à la fois sur les lisières sud-est et est de Wytschaete.

 

Nous sommes soutenus par notre excellente artillerie de campagne qui a réussi à placer  plusieurs pièces directement derrière les rangs de nos fantassins. Il a été possible de combattre avec efficacité les nids de mitrailleuses établis dans les paquets de maisons. Mais nos pertes sont inévitables. Une grêle de balles s'abat sur les assaillants. Elles proviennent des rangées de maisons de la lisière est du village. Quelques heures seulement après le déclenchement de l'attaque, son objectif est déjà atteint. Mais à ce moment-là s'abat sur nous le feu d'une artillerie ennemie ultra lourde. Il s'agit de pièces de marine anglaise qui sont placées au Kemmel.

 

Elles envoient leurs marmites sur Wytschaete. Avec un hurlement terrible, celles-ci s'abattent sur la localité et projettent des pierres, du feu et du soufre un peu partout. Les tirs sont bien ajustés. Dans les rues nettoyées par  l'occupant ennemi nos réserves se bousculent derrière la troupe combattante, tout comme les fourgons et les autres voitures. Il s'y propage alors un chaos généralisé. Tandis que les obus éclatent toujours, la confusion devient omniprésente. De nombreux hommes perdent la tête et s'enfuient. Des chefs courageux, comme l’ Hauptmann de Landwehr Rentsch et le Leutnant de réserve Rudolph, parviennent finalement à endiguer ce mouvement de fuite qui a déjà pris des proportions inquiétantes en certains endroits.

 

Soudain, le bruit se propage que le drapeau de notre 1er bataillon a disparu. Son porte-drapeau, l'Unteroffizier Mundel de la 3e compagnie qui est sur le point de se soulager a transmis l'emblème pour quelques minutes à l'un des hommes qui l'accompagnent. À ce moment-là, il a seulement remarqué qu'un obus lourd vient d'éclater parmi son groupe. Le soldat qui avait la garde momentanée du drapeau gît mortellement blessé en bordure de la route d'Oosttaverne. Le drapeau lui-même reste introuvable. L'Unteroffizier Mundel court alors dans toutes les directions à sa recherche, en dépit de la canonnade qui est toujours vive.

 

Visiblement, cet ancien de l'active cherche la mort pour se laver de l'affront subi. Finalement, au bout d'une heure de vaines recherches, un blessé couché en bordure de route, lui indique la présence d'un tissu bleu-blanc ayant atterri dans un entonnoir d'obus. Tout en pleurant de joie, Mundel prend dans ses mains le drapeau perforé par de nombreux éclats et il jure en son for intérieur de ne plus jamais s'en séparer. Une fois sa respiration retrouvée, il se présente devant son chef de bataillon, le Major von Loefen, pour lui annoncer ceci: Porte-drapeau présent avec drapeau blessé ! - le Major von Loefen, adoré par ses volontaires de guerre, vient alors d'être blessé à son tour et il doit faire ses adieux à l'Unteroffizier avec ses mots: Porte-drapeau! Jusqu'à ce jour vous avez parfaitement pris soin de mon drapeau. Continuez à le faire encore pendant toute votre vie. Je reviens bientôt! 
 

En attendant, tout ordre de bataille avait été perdu. L'Offizierstellvertreter Walter a pris le commandement de la 4e compagnie à la place du Hauptmann Wex, lui aussi blessé. Là où il y a encore un gradé, les hommes des compagnies d'assaut se rassemblent autour de lui. Chacun doit maintenant mener sa guerre personnelle dans Wytschaete où chaque maison l’une après l'autre devient la proie des flammes.

 

La veille, elles étaient encore intactes et dans les pièces on avait pu trouver des repas fraichement préparés. Il y avait même du café encore chaud sur les tables. Signe que les habitants étaient partis dans la précipitation. Des soldats français et anglais toujours présents refusent de se rendre. Ils sont tout simplement enfumés dans ce brasier.

 

L'église et le moulin à vent de Wytschaete brûlent comme des torches. Ce dernier a joué un rôle prépondérant dans la défense de la localité. Des civils sont encore présents dans les caves où ils se cachent. Ils ont alors fait tourner maintes fois les ailes du moulin - toujours dans la direction où les troupes allemandes se rassemblent pour lancer une attaque, là où se trouvent nos réserves.  D’où le bon ajustement du tir de l'artillerie ennemie qui nous a infligé tant de pertes sévères. C’était alors facile à comprendre ! Dès l'instant où le moulin est immobilisé, cette situation change totalement.

 

Les hommes de notre 20e de réserve se fraient  un chemin à la baïonnette entre les maisons en feu qui s'écroulent les unes après les autres. Ils atteignent finalement la lisière est du village tout en se battant toujours, malgré les lourdes pertes subies. La troupe sans chefs est occupée à faire main basse sur une réserve de vin trouvée dans la cave d'une ferme. Soudain il lui parvient le message alarmant que « Franzmann » lance ses réserves dans une contre-attaque. Rendus fous par la soif, les hommes s’attaquent à des fûts bien remplis avec la hache-pique pour remplir rapidement leur bidon de ce liquide tant apprécié. Ils partent par paquets entiers en direction de l'ennemi dont les têtes faisaient déjà leur apparition sur le terrain. Très rapidement les premières maisons grouillent de soldats anglais et français, et le glacis en est parsemé à son tour.

 

Le tir de destruction qui est déclenché juste à temps par notre artillerie épargne aux défenseurs la mort ou la captivité.

 

Plus tard dans l'après-midi, des éléments d'un régiment de grenadiers de la 3e D.I. prussienne viennent à leur secours, la baïonnette au canon. L'issue de ce combat doit finalement pencher en notre faveur. L'ennemi a alors cherché son salut dans une fuite rapide.

 

Ainsi finit cette journée si agitée. À 18 h 00, nos 1er et 2e bataillons se rassemblent à l'est et à l'ouest de la petite route qui mène à la Torreken-Ferme. Nous nous attendons en effet, pour le lendemain matin à une reprise du tir dévastateur de l'artillerie ennemie.

 

Bien plus tard, nos combattants ont pu être ravitaillés par les cuisines roulantes d'une unité prussienne. Les nôtres restent toujours introuvables. Notre 3e bataillon a été désigné un peu plus tôt, pour constituer la réserve de l'armée à Oosttaverne. Après une nuit relativement calme, les deux autres bataillons partent à leur tour pour Oosttaverne le 4 novembre dès 7 h 45. Ils profitent alors du brouillard matinal et arrivent à destination à 8 h 45.

 

Ils doivent attendre d'autres instructions sur place. Les deux bataillons s’enterrent sur le lieu de leur rassemblement derrière la position déjà occupée par notre 3e bataillon. La position du 3e bataillon se trouve à l'est d'Oosttaverne et au nord-est de la route qui relie cette localité à Hollebeke.

 

Il fait alors front vers le nord-ouest. Le 2e bataillon se trouve à sa droite, échelonné en arrière, derrière les 3e et 1er bataillons, et il est tenu en deuxième ligne derrière le 3e.

 

Les quelques tranchées et trous d'avant-postes déjà présents sont alors renforcés afin d'être à peu près sécurisés contre les tirs de balles ennemies. En effet, on tire constamment sur nous depuis un boqueteau situé au nord de cette position. Ces tirs nous infligent des pertes. Nos patrouilles ont pu identifier des tireurs français. Il s'agissait sans doute d'hommes qui avaient perdu leur unité.

 

Ainsi est venue la quatrième nuit qu'il faut passer à l'air libre. Le temps de novembre est exécrable et il faut rester dans des tranchées bien provisoires et dans des trous individuels.

 

Le 5 novembre, notre régiment a de nouveau passé toute la journée en ce même lieu, toujours dans ses tranchées qu'on continuait de renforcer et d’approfondir.

 

Il se trouve, en effet, toujours en disponibilité, au service de la 25e D.I. prussienne qui faisait partie du "corps Gerock". Le tir d'armes légères en provenance du boqueteau précité devenait de plus en plus fréquent sans qu'on puisse y repérer l'ennemi avec une précision quelconque. Nos pertes étaient donc en constante augmentation. Une  balle trouvée sur le terrain se révélait être un projectile doum-doum, et certaines de nos patrouilles prétendaient même y avoir reconnu la présence de civils.

 

Au soir, notre 20e de réserve (sans son 2e bataillon) quitte les lieux pour prendre du repos en cantonnant à Comines. Fatigués à l’extrême par les énormes efforts accomplis, les hommes se sont alors écroulés sur place dès leur arrivée aux quartiers. La faim est oubliée, il faut seulement dormir, dormir et encore dormir !

 

Le 2e bataillon est désigné, suite à un ordre du colonel du R.I.R. n° 21 bavarois, pour accomplir la mission spéciale suivante :

 

« Le boqueteau au nord-est de Wytschaete se trouve toujours occupé par l'ennemi. Le bataillon prendra cette nuit possession de ce bois.» Cette désignation d'un objectif certainement très difficile à prendre a été accueillie par l'état-major du bataillon avec des sentiments plus que mitigés. En effet, la troupe est  insuffisamment instruite. Comment peut-elle attaquer et occuper au cinquième jour de son engagement au front, ce bois qui lui est totalement inconnu. Personne ne connait sa position exacte et sa constitution. Le terrain d'attaque est également inconnu en tous points. Et l'opération doit se faire sans préparation d'artillerie ni reconnaissance préalable !

 

Dès 19 heures, le bataillon s'est mis en mouvement en direction de Wytschaete pour s’approcher de son objectif. Il faut tout d'abord se mettre en contact avec le général commandant  la 5e brigade d'infanterie bavaroise.

 

Jusqu'à 22 heures, les recherches sont effectuées dans ce but, à l'intérieur de Wytschaete qui est entièrement démoli et incendié. Elles devaient rester vaines. Cela commence bien  pour nos hommes !

 

L'Oberstleutnant Jägerhuber qui commande notre 2e bataillon, déplace son unité qui attend la suite des évènements à la sortie est de Wytschaete, jusqu'au bois de Rondell au nord-ouest d'Oost-taverne. En effet, ce bois ne lui est pas inconnu. Il essaye de contacter au moins le chef du R.I.R. n° 5 bavarois. Avant de partir, chaque homme a reçu un fagot fabriqué par les pionniers. Ces fagots doivent servir à incendier le bois qu'il faut prendre d'assaut.

 

À l'arrivée du bataillon qui a trouvé son chemin à travers champs  grâce à la lueur des incendies, le 5e de réserve est sur le point d'être relevé par des troupes prussiennes. Dans leur largeur d'esprit, ces dernières ont alors hautainement repoussé l'aide offerte par notre bataillon. Ce dernier - bien soulagé par l'issue de l'affaire - est donc reparti pour Oosttaverne, Wambeke, puis Warneton, avec Comines pour destination. Il arrive le 6 novembre à 3 h 15 du matin. Immédiatement on lui a désigné des cantonnements sur place. Puis chacun suit l'exemple des camarades de nos deux autres bataillons. Il n’y a plus rien d'autre à faire que de dormir !

 

Références bibliographiques :

 

Pour les Allemands :

Historiques des régiments allemands suivants :

Historique du I.R. n° 126. Belser. Stuttgart 1929.

Historique du I.R. n° 132. Berlin 1931.

Historique du  I.R. n° 143. Bernard & Graefe. Berlin 1935/1938.

Historique du  I.R. n° 171. Stalling. Oldenburg 1927.

Historique du I.R. n° 172. Sporn. Zeulenroda 1934.

 

« R.I.R. Bavarois n° 20 ». Écrit en 1964 par l’association des anciens du K.B. R.I.R. n° 20. (306 pages). Ouvrage resté jusqu’à ce jour inédit provenant de la collection Herman Plote.

 

Tous ces historiques proviennent de la collection Herman. Plote. Les traductions en français ont été réalisées par Herman Plote.

 

Pour les Français :

J.M.O. du 16e C.A. : Série 26 N 158/1.

J.M.O. de la 33e brigade : Série 26 N 505/3.

J.M.O. de la 85e brigade : Série 26 N 26 N 520/10.

Tous ces J.M.O. sont consultables sur le « S.G.A./Mémoire des hommes».

« Jours de gloire, jours de misère. Histoire d’un bataillon », d’Henri René aux éditions Perrin (1917).

 

Un très grand merci à H. Plote pour les traductions des historiques allemands, ainsi qu’à M. Bordes, à  A. Carobbi, à J. Huret,, et à M. Porcher. De nouveau je viens remercier le Service Historique de l’Armée de Terre de Vincennes. 

1 septembre 2010

1914, secteur sud-est d'Ypres, sur les traces du 149e R.I....

                    149e_Groupe

30 octobre 1914

Les 2e et 3e bataillons du 149e R.I. se préparent à quitter l’Artois. 

 

 L’attaque sur Angres  continue sans le 158e R.I.. L’ordre est donné de procéder à la relève du149e R.I. et du 158e R.I. par des unités de la 70e division de réserve et des territoriaux.

 

 Le 149e R.I. doit laisser sur place un bataillon (le 1er) entre la chapelle et la route. Le 158e R.I. laisse aussi un bataillon (le 3e).

 

 Concernant le 149e R.I. : les unités de 1ère ligne des 2e et 3e bataillons qui occupaient la pente sud du plateau et la lisière est du bois face à Ablain-Saint-Nazaire, seront relevées par un bataillon du 360e R.I.. Les unités de 2e ligne par 2 bataillons qui ne sont arrivés que le 31 octobre au matin.

 

31 octobre 1914

 

Avec les 2e et 3e bataillons du 149e R.I.:                                     

J.M.O. de la 85e brigade d’infanterie.

La relève est effectuée sans incident pendant la nuit. Le 158e R.I. est groupé à Aix-Noulette et le 149e R.I. à Bouvigny.

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Pendant ce temps là en Belgique…

 

J.M.O. du 90e régiment d’infanterie.

 

Avec les 1er et 2e bataillons du 90e  R.I. :

 

Les troupes du 9e C.A. sont mises à la disposition du général Douglas Haig, commandant le 1er corps anglais. Elles reçoivent l’ordre de tenir à tout prix le front depuis Klein-Zillebeke inclus jusqu’au passage du canal (600 m à l’est de la route d’Ypres à Messine) ce passage inclus. Cette mission répond à la volonté du général Foch qui est d’arrêter coûte que coûte, la progression de l’ennemi dans la direction d’Ypres.

Les 1er et 2e bataillons qui étaient en réserve dans la région de Fortuin sont appelés à 4 h 00 du matin pour renforcer les lignes anglaises violemment bousculées devant Hollebeke.

Au moment d’aller gagner les tranchées, les officiers du 1er bataillon groupés vers 8 h 00 à l’entrée du village de Zillebeke pour y recevoir les ordres sont atteints par un obus percutant qui frappe mortellement le commandant Dodinot, commandant provisoirement le bataillon.

Le capitaine Gratteau (3e compagnie), le lieutenant Grosjean (4e compagnie) et le lieutenant Dorgain de Lavau ( ?) (1ère compagnie) sont aussi grièvement blessés ainsi que le lieutenant Léonard.Le commandant Lanes prend le commandement du 1er bataillon du 90e R.I. qui va prendre position à hauteur de Verbranden-Molen pendant que le 2e bataillon s’avance dans les bois à l’est de l’écluse n° 7 du canal d’Ypres. Le 90e R.I. à droite du 68e R.I. subit une terrible canonnade des Allemands.

1er novembre 1914

 

J.M.O. de la 85e brigade d’infanterie.

 

Le158e R.I. part d’Aix-Noulette pour venir à Bouvigny prêt à être embarqué ; il arrive à 16 h 00.


 

J.M.O. du 90e régiment d’infanterie.

 

Conformément à l’ordre le 1er bataillon, 4e compagnie en tête se porte dans la direction du pont de Hollebeke, écluse n° 6. Mais il doit  entre ce point et le pont détruit à l’ouest, relever les éléments de hussards anglais installés face au canal dans les tranchées. Le 2e bataillon établit de solides positions à cheval sur la voie ferrée d’Ypres à Commines.

 

2 novembre 1914

 

Avec les 2e et 3e bataillons du 149e R.I.:

 

En route pour la Belgique.

 

                     Carte_arriv_e_des_deux_bataillons___Reninghelst

 

 

J.M.O. de la 85e brigade d’infanterie :

 

Pont_de_PoperingheÀ 1 h 00 arrive l’ordre d’embarquer à la Bussière à partir de 2 h 30. L’embarquement ne commence que vers 15 h 00 en trois fractions de 1000 hommes qui sont transportés par l’itinéraire : Béthune, Saint-Venant, Hazebrouck, Steenvoorde, Poperinghe, Reninghelst, où par suite du mauvais état des routes et de l’embourbement, le débarquement ne s’opère qu’après 12 h 00.

 

Les T.C. et les T.R. sont dirigés sur Bailleul. Dès l’arrivée la brigade est dirigée sur Hallebast  en réserve d’armée. La brigade est au cantonnement, bivouac autour du carrefour de la route de Dickebusch.

Extraits de l’ouvrage « Jours de gloire, jours de misère. Histoire d’un bataillon » de Henri René aux éditions Perrin et Cie. 1917.

« Le 2 novembre, dans la soirée, nous nous acheminons vers le combat. La division a reçu l’ordre de former coin entre Messines et Wytschaete : ce ne sera pas chose aisée, car en ces deux points, les Anglais et les Français, respectivement, viennent de perdre du terrain et cette contre-attaque dans la tenaille ne laisse pas nos chefs sans inquiétude. Le régiment d’avant-garde s’engage aussitôt et, loin dans sa direction, la fusillade éclate. Nous nous établissons aux abords de Kemmel, en évitant les maisons trop violemment bombardées. Ces explosions sont effrayantes.»

 

  

                   L_gende_carte_Ypres___2_et_3_novembre_1914_

  

                   Parcours_des_2_bataillons_du_2_au_3_novembre_1914

 

 Références bibliographiques :

J.M.O. du 16e C.A. : Série 26 N 158/1.

J.M.O. de la 85e brigade : Série 26 N 520/10.

J.M.O. du 90e R.I. : Sous-série 26 N 668/14.

Tous ces J.M.O. sont consultables sur le site « S.G.A./Mémoire des hommes ».

« Jours de gloire, jours de misère. Histoire d’un bataillon », d’Henri René aux éditions Perrin (1917).

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La photographie de groupe du 149e R.I. est antérieure à août 1914.

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Un très grand merci à M. Bordes et à  A. Carobbi. Je remercie également le Service Historique de l’Armée de Terre de Vincennes. 

149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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