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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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17 septembre 2010

Secteur sud-est d'Ypres, journée du 4 novembre 1914.

                  Section_mitrailleuses_du_3e_bataillon__1908_

Avec le 2e bataillon du 149e R.I.:

 

J.M.O. de la 33e brigade d’infanterie.

Le 90e R.I. et le 2e bataillon du 149e R.I., tiennent le canal en liaison avec le 10e B.C.P.(détachement Olleris) qui est arrêté à 150 m de la lisière ouest du parc du château d’Hollebeke.

 

J.M.O. du 90e régiment d’infanterie.

Le 4 novembre à l’ouest du canal, à hauteur du pont détruit, les chasseurs du 10e B.C.P.et le 53e R.I. qui sont soutenus par le 2e bataillon du 149e R.I. se portent à 19 h 00 à l’attaque du château de Hollebeke.

La 1ère section de mitrailleuses du 90e R.I.(sous-lieutenant Oudet) prend l’ennemi de flanc à travers le canal. Elle ouvre un feu meurtrier. La 4e section de la 4e compagnie (adjudant Biet) participe à l’assaut. Elle parvient à entrer, avec un bataillon du 53e R.I. jusqu’aux abords du château. Contre attaquées sur leur droite, nos troupes sont obligées de regagner leurs tranchées.

J.M.O. du 53e régiment d’infanterie.

7 h 20 : Les 2 bataillons du 53e R.I. (1er et 2e bataillons) et un bataillon du 80e R.I., reçoivent la mission de reprendre l’attaque sur le parc d’Hollebeke par le nord-ouest. Ils sont appuyés par le 10e B.C.P. dont les premiers éléments sont à une centaine de mètres. Le bataillon Saisset vient se placer en formation préparatoire d’attaque dans les bois qui sont à l’ouest de la cote 50, laquelle est à l’est d’Oosthoek.

Le bataillon du 80e R.I. (bataillon Marullas) se place entre le précédent et le bataillon Lermigeaux qui est à Oosthoek.

Le lieutenant-colonel installe son poste de commandement à Oosthoek.

9 h 25 : Le bataillon Marullas est repris au lieutenant-colonel qui ne dispose plus que de deux bataillons. L’opération doit surtout être une reconnaissance offensive plutôt qu’une attaque proprement dite.

13 h 00 : Une nouvelle organisation de la défense de Saint-Eloi est faite par le commandement, et le 3e bataillon reçoit l’ordre de venir se placer à la lisière nord de Saint-Eloi avec le 1er bataillon en réserve des 2 bataillons de chasseurs.

13 h 30 : L’ordre est donné au 1er bataillon de reprendre sa reconnaissance et d’attaquer si l’occasion se présente.

14 h 00 : La droite du secteur est violemment attaquée. Le 1er bataillon reçoit l’ordre de suspendre son mouvement de façon à rester disponible.

14 h 45 : Le groupe dont fait partie le 53e R.I. reçoit l’ordre de faire une contre-attaque dans la direction de la Kapellerie, de manière à arrêter l’offensive de l’ennemi. Ce dernier  réussit à se glisser entre la droite du secteur et la gauche du secteur voisin.

Le bataillon Dufor se porte par l’ouest de Saint-Eloi et appuiera ensuite sa gauche à la route Saint-Eloi-Wytschaete, direction générale Kapellerie. Deux compagnies du 80e R.I. suivront le bataillon Dufor en renfort.

Le bataillon Lermigeaux qui est à Oosthoek, se portera immédiatement à l’ouest de la route Saint-Eloi à l’écluse n° 8. Il prendra une formation préparatoire de combat face à la Kapellerie, puis passant à l’ouest de Saint-Eloi, il marchera dans les traces du bataillon Dufor. Le lieutenant-colonel marchera avec le bataillon Lermigeaux. Le bataillon Saisset viendra à Oosthoek.

Le mouvement se poursuit lentement sous le feu de l’artillerie, mais sans pertes sérieuses.

16 h 40 : Les 2 compagnies du 80e R.I. sont arrivées à hauteur des tranchées des B.C.P.. Elles les dépassent un peu pour se rendre compte des mouvements de l’attaque allemande qui semble céder devant le feu des mitrailleuses.

Le bataillon Dufor est derrière le 80e R.I.. Le bataillon Lermigeaux en arrière et à droite.

17 h 00 : La nuit arrive. L’attaque allemande est enrayée. Le bataillon Dufor reçoit l’ordre de rentrer à Voormezelle. Le bataillon Lermigeaux bivouaque sur place ainsi que le lieutenant- colonel.

 Casque_prussien__calque_Du côté des Allemands:

  

Historique du I.R. n° 171.

Le 4 novembre au soir, l’offensive est provisoirement suspendue. Son ordre est venu du haut, et ne sera repris qu’après avoir soumis, le 5 novembre, toute la position ennemie à un tir extrêmement violent d’artillerie.

 

Historique du l’I.R. n° 172.

Le régiment n’a pas participé aux tentatives d’attaque du 3 et du 4 novembre, car il faut attendre au sud de Klein-Zillebeke, l’arrivée à sa hauteur du voisin de droite. Au beau temps d’automne avait succédé la pluie, et souvent un brouillard très dense couvre le paysage. Les tranchées peu profondes se remplissent d’eau et de boue. L’hiver des Flandres s’annonçait. Nous tentons d’approfondir les tranchées, mais très vite la nappe souterraine est atteinte, et il n’y avait pas encore de sacs de sable.

 

Historique du I.R. n° 126.

?

 

Historique du I.R. n° 132.

Le régiment est toujours dans le bois d'Herenthage.

 

Casque_bavarois_mod_le_3__calque_Historique du I.R.  n° 17 bavarois. 

L’attaque sur Saint-Eloi se poursuit. Les trois bataillons sont en 1ère ligne le long de la route-digue. Le 3e bataillon avec son aile gauche sur la route Wambeke-Saint-Eloi. Les 2e et 1er bataillons sont à sa droite. En raison du brouillard, notre artillerie n’a pu tirer qu’à partir de midi. L’attaque est donc repoussée dans l’après-midi. Les lignes de tirailleurs, qui débouchent  à découvert, essuient, sous le tir violent d’obus légers ennemis des pertes si lourdes, qu’elles sont forcées de se replier sur leur ligne de départ.

Historique du I.R. n° 18 bavarois.

Après avoir mis à profit le 3 novembre 1914 le renforcement de la position, l’Hauptmann (capitaine) Kohlmüller a fait avancer le 4 novembre son 1er bataillon en 1ère ligne, jusqu’à Diependarlbeek, à la faveur du brouillard matinal. Les 2e et 3e bataillons ont suivi derrière le centre.

 

Avec le 3e bataillon du 149e R.I. :

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J.M.O. de la 85e brigade d’infanterie.

À 2 h 30 une compagnie du génie du 16e C.A. arrive pour exécuter des travaux de défense. Elle ne peut rien faire étant donné le peu de temps qui reste avant le lever du jour et le manque de piquets pour placer le réseau de fil de fer.

                     De_la_Polka___la_ferme_Lagache

 

L’ordre  donné de reprendre l’attaque à 4 h du matin est différé par suite de brouillard épais. À 4 h 45, une vive fusillade engagée à gauche, du côté de la 32e division (80e R.I.) allume le feu d’infanterie sur toute la ligne jusqu’au jour. Les travaux cessent.

À 6 h 10 une violente canonnade commence. La crête du moulin de Spanbrock en arrière des tranchées et sur la position des unités de 2e ligne, et tout le plateau à l’ouest jusqu’à la route de Lindenhoëk à la Polka, est sans arrêt arrosée de projectiles. Les unités de la 2e ligne du 158e R.I. (2 compagnies) qui n’avaient pas eu le temps de se retrancher subissent des pertes sérieuses. Vers 10 h 00, l’ordre est donné au 3e bataillon du 149e R.I. qui est resté en réserve vers Kemmel, de  diriger 3 compagnies dans la direction de la ferme Lagache.

À la tombée de la nuit, une demande de renfort adressée par la 32e division qui se trouve à l’est de Wytschaete et dont les éléments se plient, est satisfaite par l’envoi de  2 puis 3 compagnies du 3e bataillon du 149e R.I..  À 22 h 00, une compagnie du 158e R.I. est encore  envoyée vers la halte de ? À 23 h 00 le colonel Hussement qui revenait de diriger cette dernière compagnie et qui était passé par les tranchées de son régiment, est blessé mortellement. L’E.M. cantonne  à Kemmel.

 

Du côté des Allemands:
 

Les combats à la lisière nord-ouest de Wytschaete.


 

Le 4 novembre, le R.I.R. n° 17 bavarois a pu repousser une contre-attaque française lancée sur les deux côtés de la route de Grootre Vierstraat. Celle-ci est précédée d’un violent bombardement de Wytschaete effectué par l'artillerie ennemie. La 4e D.I. bavaroise qui se bat plus à droite, lance de son côté une attaque en direction d'Ypres à 14 h 00. Le 8e de réserve doit s'y joindre en deuxième ligne, avec un échelonnement vers la gauche.

À 15 h 15, l'attaque se trouve enrayée devant le boqueteau situé au nord de Wytschaete. En ce même jour, le 2e bataillon du R.I.R. n° 17 tente par deux fois un assaut visant le bois au nord-ouest de Wytschaete, mais sans succès. Il y a subi de très lourdes pertes. Le 3e bataillon du R.I.R. n° 21 bavarois est également associé à ces affrontements sanglants. Vers le soir, on a attribué au 17e de réserve ainsi qu'au 3e bataillon du  R.I.R. n° 21 placé sous ses ordres, tout le glacis à l'ouest et au nord de Wytschaete. Ils doivent désormais le défendre. Le régiment a placé en première ligne ses 1er et 3e bataillons ainsi que le 3e bataillon du 21e de réserve. Le I.R. n° 22 bavarois est relevé par le 17e de réserve. Il se rend alors à Oosttaverne  et devient réserve du corps. Il faut absolument se maintenir dans Wytschaete conquis au terme de lourds sacrifices. Wytschaete est maintenant devenu un point d'appui indispensable au sein du dispositif allemand.

Le R.I.R. n° 21 (sans son 3e bataillon) s’est rendu, le 4 novembre au soir, à Oosttaverne, conformément à son rôle de réserve du IIe C.A. bavarois.

Au cours de l'attaque menée le 4 novembre par la 4e D.I. bavaroise au nord-est de Wytschaete, seuls des éléments du 2e B.C.P. bavarois qui se sont intercalés dans le front du R.I. n° 23 bavarois entre 300 et 400 mètres à l'est du "B 2-Wald", ont réussi à prendre le tiers septentrional de ce bois situé au N.N.E de Wytschaete. Ils ont pu progresser encore et atteindre la ferme isolée située plus en avant. Cela a permis d'avancer le front allemand jusqu'au fossé est de la grande route qui relie Messines à Ypres. Mais les assaillants ne peuvent pas remporter un franc succès. Ils sont contraints de franchir le plateau dénudé et en pente descendante vers le "B 2 -Wald". Leurs cinq ou six vagues successives, quoique bien étirées, ainsi que les réserves (y comprise celle du corps) suivent au battement des tambours. Elles deviennent immédiatement la cible privilégiée des mitrailleuses et des tirailleurs qui sont placés sur la lisière est du bois, ainsi que de l'artillerie ennemie positionnée à l'ouest de St. Eloi. Les assaillants doivent ainsi subir un tir de face comme de flanc.

 

Références bibliographiques :

Pour les Allemands :

Historique du I.R.  n° 17. Schick. München 1927.

Historique du I.R.  n° 18. Bayer. Kriegsarchiv. München 1926.

Historique du I.R. n° 171. Stalling. Oldenburg 1927.

Historique du I.R. n° 172. Sporn. Zeulenroda 1934.

« R.I.R. Bavarois n° 20 ». Écrit en 1964 par l’association des anciens du K.B. R.I.R. n° 20. (306 pages). Ouvrage resté jusqu’à ce jour inédit provenant de la collection Herman Plote.

Tous ces historiques proviennent de la collection Herman Plote. Les traductions en français ont été réalisées par Herman Plote.

 

Pour les Français :

J.M.O. de la 33e brigade : Série 26 N 505/3.

J.M.O. de la 85e brigade : Série 26 N 26 N 520/10.

J.M.O. du 53e R.I. : Sous-série 26 N 644/5.

J.M.O. du 90e R.I. : Sous-série 26 N 668/14.

Tous ces J.M.O. sont consultables sur le site « S.G.A./Mémoire des hommes».

 

Pour en savoir plus :

« En avant quand même ! Le 53e R.I. de Perpignan dans la tourmente de la 1ère guerre mondiale ». Livre de Renaud Martinez. Publier aux Éditions l’Agence. 2007.

Un très grand merci à M. Bordes, à  A. Carobbi, à J. Huret, à H. Plote, à M. Porcher ainsi qu’au Service Historique de l’Armée de Terre de Vincennes.

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