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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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15 février 2010

Lucien Kern (1889-1920).

                   Lucien_Kern

 Je tiens à remercier très chaleureusement Suzanne Martel et toute sa famille pour m'avoir autorisé à évoquer sur ce blog les souvenirs de Lucien Kern.

 

La famille de Lucien est originaire des Vosges. Elle comprend les frères Eugène, Lucien et Aimé, leur sœur Marguerite et leur mère Constantine (Née Cuny), qui est veuve. Les enfants sont nés entre 1882 et 1891. Tous reçurent une éducation religieuse à l’école chrétienne de Moyenmoutier.  Eugène le père est né à Rammersmatt en Alsace. Il a été soldat durant la guerre de 1870. Il a dû quitter sa terre natale suite à ce conflit, ne voulant pas vivre sous la domination allemande, il se rendit en France. Il est décédé à Senones en 1900 suite à un accident de travail à l’âge de 44 ans. A cette époque, les journaux français faisaient beaucoup de propagande au sujet de nouvelles terres disponibles au Manitoba. Les agents de colonisation voulaient attirer des colons catholiques et français. La région de la montagne Pembina était toute désignée pour recevoir ces émigrés et ainsi contrecarrer le flot d’immigrants d’autres nationalités à s’établir dans cette région.

 

Eugène, l’ainé de la fratrie est attiré par les campagnes d’immigration vers les terres de l’Ouest canadien. Il traverse l’océan en 1905 et va travailler dans une ferme à Saint-Léon dans le Manitoba. Il est tellement impressionné par cette expérience qu’il retourne en France et revient accompagné de sa famille pour s’établir de façon permanente à Saint-Léon. Quand la guerre éclate, les 3 frères qui n’oublient pas leur origine, répondent à l’appel et partent défendre la terre de France. Ils quittent Saint-Léon le 26 août 1914. De Winnipeg, ils prennent le train jusqu’à Montréal. Poursuivant leur voyage par chemin de fer jusqu’à New-York, ils s’embarquent sur le paquebot « Espagne » et traversent l’Atlantique en 8 jours. Ils entrent dans le port du Havre le 14 septembre 1914. Aussitôt débarqué, Eugène prend le train pour Rouen, tandis que Lucien et Aimé se dirigent sur Paris. Une fois dans la capitale, les deux frères se séparent pour se diriger chacun vers son dépôt respectif.

 

Lucien_et_Corinne_KernIntéressons nous maintenant plus particulièrement au parcours de Lucien Kern… Le voici photographié avec sa mère, sa femme et une de ses filles.

Il est né à Moyenmoutier, village situé dans le département des Vosges. Après avoir quitté ses frères, Lucien intègre la 8e escouade de la 27e compagnie du 149e R.I. à Langres le 20 septembre 1914. Les durs entraînements et la vie de caserne commencent, pour durer jusqu’au mois de Novembre… Il arrive au front à la mi-novembre 1914 où son régiment se trouve dans le secteur d’Ypres. Lucien rejoint la 1ère section de la 9e compagnie. A partir de cette date, il participera à tous les combats de cette compagnie dans le secteur de Notre-Dame-de-Lorette jusqu’à la fin du mois de juillet 1915. Il est muté dans une compagnie de mitrailleuses du 149e R.I.. Début août, il fait une formation de 40 jours pour apprendre à maitriser le fonctionnement de cette arme. Il remonte en première ligne le 4 septembre pour une période très brève. En effet, il est blessé le 7 septembre, dans le secteur de Souchez à la suite d’un bombardement sur les lignes. Après un séjour à l’hôpital temporaire n° 32 de Saint-Aubin-sur-Mer dans le Calvados et une longue convalescence, il est de nouveau déclaré apte au service. Il rentre à Epinal, au dépôt du régiment. A la fin du mois de janvier 1916 nous le retrouvons à la 12e escouade de la 28e compagnie, puis à partir du 1er mars à la 29e compagnie. En avril 1916, il va au dépôt du 109e R.I., à Chaumont pour reprendre l’entraînement à la mitrailleuse. A la fin de ce séjour, aux alentours du 18 mai 1916, il rejoint  le dépôt d’Epinal pour être dirigé sur le 163e R.I….

 

Lucien eut la permission de revenir au Canada en 1917. Il épousera Corinne Pellerin le 18 janvier 1918.

 

S_pulture_Lucien_Kern De cette union naquirent deux filles, Irène et Jeanne. Souffrant encore des suites de ses blessures subies durant la guerre, il fut une proie facile pour la grippe espagnole. Sa forte constitution avait été diminuée et sa résistance affaiblie par ces années de souffrances et de privations. Il mourut le 8 mars 1920.

 

Références bibliographiques :

Collection Lucien Kern préservée soigneusement par Odile Martel.

 

« Lettres des tranchées » Correspondance de guerre de Lucien, Eugène et Aimé Kern, trois frères manitobains, soldats de l’armée française durant la première guerre mondiale. Aux éditions du Blé. Saint-Boniface (Manitoba) Canada. 2007.

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